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Presse / Pro / Public

 

TATTOO

 

Une forme de théâtralité (très) décalée.

Tattoo de Frédéric Jollivet et Sara Martinet, suit les étranges péripéties "d'un couple" - incarné par Sara Martinet et Elien Rodarel - hautement atypique (et sacrément élastique) au son de l'envoûtante musique atmosphérique du duo toulousain Saåad.

Jérôme Provençal - Les Inrockuptibles

25/03/16

Festival International de Danse / CDC Toulouse édition 2016

 

 

Beau moment intense et interprété de façon stupéfiante. Tattoo fait la démonstration de l'énergie perpétuelle de Sara Martinet. Quand à Elien Rodarel, sa gestuelle est remarquable.

 

Evelyne Goupy - Chargée de Mission Service Educatif

Musée d'Art Contemporain Les Abbatoirs Toulouse

Ecrivaine.

 

 

Tattoo est une pièce de danse remarquable qui met en évidence le Genre et toutes ses dualités dans une écriture théâtrale et physique poussant les deux interprètes à dépasser leur enveloppe charnelle. Un singulier duo écrit par le chorégraphe toulousain Frédéric Jollivet à l'esthétique toujours efficace et étonnant.

 

La Dépêche du Midi-03/2016
 

L'Art s'invite chez vous» s'appuie sur les initiatives des acteurs culturels locaux, auxquelles s'additionne une programmation de spectacles «chez l'habitant». Communauté de communes Cazals-Salviac et Faits et Gestes.

TATTOO, de la compagnie toulousaine Monsieur LINEA, dirigée et chorégraphiée par Frédéric Jollivet et Sara Martinet, est accueillie à Rampoux. Ce spectacle de danse contemporaine questionne, grâce à ses deux interprètes exceptionnels - Sara Martinet et Elien Rodarel - les codes et les représentations du genre. «Quelle femme se tapit sous ma peau ? Explorer ce qui bouillonne en moi».

Présentée chez l'habitant, dans un salon, au plus près de vous, cette représentation est assurément un beau moment de partage et d'intimité entre artistes et spectateurs. C'est bien le pari de cette programmation culturelle, que de tisser des moments d'échange et de convivialité, autour de spectacles de grande qualité.

 

La Dépêche du Midi / Mars 2017

SOLO ou l'asphyxie du Poisson rouge

 

Portrait de femme….

Un film préliminaire annonce un départ, l’arrachage libérateur d’un être à notre circulation routinière…. La seconde partie du spectacle présente une femme restée seule dans les décombres d’une soirée, la suite sera un combat de l’intéressée avec les fantômes de sa solitude.

Ceci est l’argument, il ne dit rien de la performance étonnante de Sara Martinet qui porte ce solo. On est subjugué par la dimension d’une interprétation qui passe de la sensualité fragile – dans un corps à corps risqué de la danseuse avec les verres jonchant la scène – à des révoltes physiques fulgurantes d’une étonnante virtuosité, le corps, au final, dénudé, finira par s’apaiser, en une vague amoureuse qui se déroule sur le sofa de la fête disparue.

Avec cette pièce Frédéric Jollivet invente une chorégraphie aigüe qui va révéler chez sa danseuse les éclats contraires de sa vie secrète.

L’humour n’est pas pour autant sacrifié dans cet exercice de révélation que seul pouvait réussir un maître amoureux. Une double découverte, celle d’une danseuse et de son chorégraphe.

Michel Mathieu

Directeur du Théâtre Le Ring Toulouse, Metteur en scène

 

 

Je suis venue voir votre spectacle au théâtre Le RING, mercredi 10 décembre. Je vous livre mon sentiment sur la pièce. C'est une pièce construite, poignante, avec un propos nécessaire sur l'asphyxie contemporaine, une mise en scène développant un vrai univers qui ne laisse pas indifférent. Les choix musicaux sont convaincants, tout comme le silence brisé par le tintement des verres. L'interprète, magnifique danseuse, a une présence pleine, une physicalité hors du commun et habite complètement l'espace. Le film et la partie scénique se répondent, s'interpénètrent. Bref, un spectacle – qui au delà du plaisir immédiat – ouvre un espace de réflexion sur le pourcentage d'oxygène de notre société.

Nathalie Cousin

Directrice du Centre Culturel – Théâtre des Mazades – Toulouse

 

 

Cela nous a beaucoup plu, mon ami et moi, avec deux lectures différentes : mon compagnon trouve que tout est très "expliqué "grâce à l'apport du film avant la chorégraphie, presque trop même pour lui. Moi ça ne m'a pas dérangé, au contraire, j'ai trouvé le fil conducteur cohérent entre l'image et la danse et contrairement à lui c'est parfois dans la danse que certaines reprises m'ont gênées. Mais tout cela c'est du détail, votre talent est là c'est bien certain et faites-vous confiance pour aller plus loin encore et encore, ne doutez pas ! Nous avons passé une soirée agréable, les deux personnes que j'avais emmenées aussi, et nous avons pu ainsi connaître le Ring où nous n'étions jamais allés.

Véronique Gros

 

Un spectacle vraiment bien et exigent. La danseuse est magnifique.

Florence Poveda

Membre du Comité Expert Danse Conseil Régional MP

Culture Pays Sud Toulousain – Carbonne

 

 

On se laisse emporter par la danse d’une énergie folle où pourtant chaque geste est d’une précision étonnante. Un grand moment d’émotion à partager !

Thérèse Bertranine

 

 

Un spectacle qui ne fait pas l'unanimité, mais c'est plutôt bon signe... ! J'ai été beaucoup touchée par cette mise à nu (au sens figuré). La pièce et l'interprète sont très incarnées. Spectacle fort qui peut mettre mal à l'aise malgré quelques longueurs. La danseuse est magnifique et nous tire vers le haut.

 

Marie-Hélène K'Divel

Directrice de la programmation du Centre Culturel des Mazades Toulouse

 

 

Surprise et fascination par la découverte des images, leur prise de vue, leur charge émotionnelle...magnifique. Surprise de la transition théâtralisée et si décalée, même si je commence à connaitre vos talents dans la démesure ! Très très touchée par les multiples façons de traduire à l'extérieur les chaos intérieurs avec des idées géniales comme les passages dans les verres... Sara Martinet comme un funambule sur le tranchant de la vie ! Dès la fin du film, sur scène un élastique est tendu. Belle énergie jusqu'à l'épuisement du personnage proche de la folie. Un spectacle à voir, à vivre ! Dernier tableau dans la pénombre : fascination pour le corps mis à nu, écorché vif et fluide à la fois, douloureux et beau. Le sombre est développé. Cohabitation de l'ombre et la lumière. Comme une pièce de Tchekhov... La proximité avec la danseuse et la scène, nous imprègne... Pas moyen de s'échapper pour un peu de distance ! Je suis énormément touchée par toute cette sensibilité et les talents.

Dominique Pierre

 

 

J'avoue avoir éprouvé beaucoup de plaisir à votre spectacle. Très beau travail plastique entre l'image et la scène. Beau noir et blanc et chouettes mouvements de la caméra et de la danseuse dans le film. Beaucoup de fortes images - visuelles et mentales - provoquées par des références citées (quelques bribes d'images aperçues, Tarkovski entre autres..) C'est avec un grand intérêt que je suivrai le travail de votre compagnie.

 

Anonyme

 

De la bohème rimbaldienne au personnage de Manu Larcenet, en passant par les multiples héritiers de la Route américaine, le thème du tout-quitter, du grand départ, n’est pas près, lui, de déserter l’imaginaire collectif. Notre société, vaste écrin de biens matériels, d'idées reçues, est-elle encore capable de nouer des liens avec une vie plus « spirituelle », plus organique, afin d'accéder à plus de sérénité ? Un mieux vivre, un « mieux embrasser » ? L’étouffement serait-il toujours dans l’air du temps ? Oui, à en croire Frédéric Jollivet, metteur en scène et chorégraphe présentant, avec Sara Martinet, SOLO ou l’asphyxie du poisson rouge. Le spectacle s’articule en deux parties : dans la première un film noir et blanc d’une quinzaine de minutes – le « poisson » féminin quitte progressivement son appartement et des lieux proprement urbains pour élargir son périmètre, briser les vitres de l’aquarium-métropole ; dans la seconde partie, on demeure dans le salon d’une jeune femme – la même, ou une autre – dont le sol est recouvert par les restes d’une soirée, parmi lesquels l’interprète dansera. Un joli contraste entre la musique et la chorégraphie, surgissant parfois dans un champ sonore globalement contemporain (lynchéen, plus précisément) : Frédéric Jollivet ose alors un contre-emploi du meilleur effet. Enfin, passage clé : la composition du corps de la danseuse avec le tas de verres colorés. Bien que d’apparence solide, les verres ne conjurent pas la crainte de les voir se briser, et il y a quelque douleur, mais de la magie à regarder Sara Martinet jouer avec ce fragile et dangereux accessoire…

Avril 2014 Clou dans la Planche

 

Sortie de résidence déc. 2013

C'était à l'Espace APPIA – l'Oeil du Silence veille sur « SOLO ou l'asphyxie du poisson rouge ».

Pas comme un poisson dans l'eau...

La pièce commence par un film et se poursuit sur scène dans le décor confiné d'un salon. Salon abandonné par des invités qui ont laissé derrière eux verres et bouteilles vides. Le film : une femme quitte tout et file droit devant, l'accompagne une bouée de sauvetage... Les images en noir et blanc sont remarquablement réalisées. Une vidéo sensible, des plans d'une grande poésie, une lumière étrange. Le regard du réalisateur sur son interprète est aiguisé. Il nous semble à nous spectateurs entrer dans la psyché de cette femme volée dans l'intimité de sa déambulation. Certes l'histoire semble banal. Mais Frédéric Jollivet nous fait simplement voyager au travers d'images spirituelles, mélancoliques, gracieuses et élégantes. Sur scène, cette même femme - ou est-ce son double ? Le chorégraphe parle « d'élasticité des lieux, des vies » - s'abandonne à sa solitude. On peut se poser beaucoup de questions quant aux liens avec le film sans forcément trouver une réponse. Qu'importe, on a compris l'idée principale : l'être humain est faible, (« L'asphyxie du poisson rouge »), il a la trouille de se réinventer. Sara Martinet excellente danseuse semble répondre aux exigences du créateur de cette pièce atypique. Atypique car elle ne flirte pas avec la mouvance des spectacles contemporains actuels. Elle est ailleurs. L'écriture, tantôt débridée, tantôt ciselée comme notre quotidien peut l'être, distille l'être humain dans ses sombres retranchements, sa fragilité éclatée, sa fierté ô combien assumée... Dans cet exercice de style(s)... Sara Martinet est tellement brillante qu'on retient son souffle. On retiendra également en fond sonore, entre création musicale d'Antoine Lejouan et Beethoven, la musique de David Lynch qui colle parfaitement à cet univers. Frédéric Jollivet semble plus inspiré par le cinéma surréaliste, et par le théâtre naturaliste ou réaliste selon le palais de chacun, que par ses contemporains. Et ceux qui ont vu le film « La double vie de Véronique » de Kristof Kieslowski, reconnaitront-là un thème cher à son auteur. »

La Dépêche du Lot 2013

 

 

BURN

 

Pièce étourdissante qui secoue le public. Un fil conducteur craquelé, de l'improvisation beaucoup, de l'écriture certainement et une grande sensibilité, générosité et gourmandise.(...) Pièce de danse-théâtre polymorphe. (…) Ici la version scénique. BURN s'adapte à tous les lieux pratiqués par ces artistes de talent au naturel troublant. (...) Donc à voir et revoir, certainement. 

Toulouse 2012

La Dépêche du Midi

 

(...) étonnant de franchise, d'humour. Un spectacle urbain hors norme qui dévore l'espace public avec violence et grâce. Pas forcément pour tout public même si la nudité parfois s'avère salvatrice (...) Une claque. La société remise en question avec une vision très personnelle, celle du chorégraphe.

La Montagne

Aurillac 2013

Espèce(s) de corps

Danses en milieu urbain-appropriation, un autre regard

 

J’ai eu la chance et le bonheur de voir « Espèce(s) de corps ». J’aime beaucoup "Espèce(s) de corps". J’ai été très touché. J’ai peut-être moins aimé la voix off, car les corps parlent d’eux-mêmes et c’est assez fort. Je préfère les "états" où on oublie complètement le côté "danseur-performer". Mais ce n’est pas important, car j’ai beaucoup aimé. Merci de tout cœur. […]

Alain Platel. Chorégraphe – Ballets C de la B – Janvier 2011

 

Utopia

http://www.cinemas-utopia.org/toulouse/index.php?id=1152&mode=film

Autant vous le dire franchement, je suis d'ordinaire plutôt hermétique à la danse… Je suis de ces gens qui, par manque de codes sur le sujet, peuvent facilement trouver que les danseur(se)s font « n'importe quoi ». Alors quand je me suis retrouvé avec ce documentaire entre les mains, j'y suis allé à reculons je l'avoue, et pourtant, dés les premières minutes, j'ai été passionné non seulement par l'expérience mise en place par la compagnie Monsieur LINEA, mais aussi par sa mise en images d'une grande qualité. Tout part donc d'une expérience chorégraphique : faire improviser huit danseur(se)s issu(e)s de formations et de styles différents dans huit espaces publics Toulousains de 6h du matin à16h. La place Abbal-Reynerie, le quartier Saint Cyprien, le parvis de la prison Saint Michel, la place des Carmes, le rond point de Barrière de Paris, la rue Alsace Lorraine, la place Arnaud Bernard et les Arènes voient donc un danseur ou une danseuse investir leurs installations toute une journée. L'expérience est passionnante à deux niveaux. Tout d'abord parce qu'elle dépasse la danse et questionne l'espace public, la ville, le regard des gens. Le fait de mettre un élément « discordant » au milieu de ces espaces urbains nous fait nous rendre compte à quel point ils sont balisés, codifiés, et à quel point ces codes sont intégrés par les gens qui les utilisent… Le deuxième enjeu de cette expérience est sa durée. Danser pendant 10h d'affilées, et à la vue de tou(te)s, bouscule les danseur(se)s et les oblige à remettre en question leur manière de danser, à dépasser certains automatismes, à se livrer encore plus, à lâcher prise… Une expérience exceptionnelle donc, assez troublante même, et ouvrant discrètement la porte de l'inattendu et de l'imprévu qui nous livrent ici quelques instants magiques de poésie urbaine…Le film de Frédéric JOLLIVET rend donc compte de cette expérience, et l'enrichit par un vrai travail cinématographique. Au delà de la beauté des images montrées, le film alterne scènes de danse et témoignages des danseur(se)s, silences, musiques et commentaires en voix-off,et jongle intelligemment entre les huit danseur(se)s, nous dévoilant autant leurs difficultés que leurs plus belles réussites…       

Jérémy – 2010 – Cinémas Utopia Toulouse et Tournefeuille

 

 

Vendredi et samedi soir, avait lieu la projection du film « Espèces(s) de corps » à la salle Molière de Launaguet. 8 journées, 8 danseurs, 8 espaces publics… Ce film, qui nous montre l’appropriation de l’espace public par des danseurs, se révèle être une véritable expérience sociologique. La rue appartient-elle à tout le monde, et peut-on y faire n’importe quoi ? Ces artistes ont tous voulu casser les codes traditionnels en dansant sans aucune musique, en laissant parler leurs corps pendant 8 heures… Performance physiques, uniques et remarquable, ils ont oubliés tout ce qu’ils avaient appris pour aller au bout d’eux même. Au bout de quelques heures, sans tricher, ils se sont véritablement livrés, allant ainsi puiser au plus profond d’eux, l’essence même de l’énergie vitale pour exister. Les artistes ont retrouvé leur animalité, voir leur bestialité, flirtant parfois avec la sexualité. Stupéfiant.

Et le public dans tout ça ? Le public ne veut pas les voir, et feint de les ignorer. Peut-être qu’il est trop dérangeant de voir des gens libres, qui n’utilisent pas la rue comme tout le monde. Est-ce là une extravagance de plus ? Quoiqu’il en soit, l’expérience nous renvois à notre propre comportement social, à nos propres questions, a nos propres désirs. C’est là le véritable tour de force de Frédéric Jollivet. Ce jeune réalisateur nous emmène là où nous n’avions pas forcément prévu d’aller, il nous oblige à nous regarder tel que nous sommes, il nous oblige à nous dépasser.

 La Dépêche du midi – Philippe Vignon – Février 2011

 

 

De mai à juillet 2009, Frédéric Jollivet a filmé les performances urbaines improvisées de huit danseurs. Il nous propose dans ce film le résultat de ses alchimies de synthèse. Le film s'intitule « ESPÈCE(S) DE CORPS ». Jeune chorégraphe toulousain de trente-cinq ans, Frédéric Jollivet dirige la Cie de danse « Monsieur LINEA ». Il est, par ailleurs, depuis trois ans, un compagnon de route du Théâtre de La Digue, au titre d'intervenant artistique et pédagogue impliqué dans nos ateliers de sensibilisation aux écritures dramatiques contemporaines.

Au printemps 2009, Frédéric Jollivet s'est consacré à une expérience de chorégraphie urbaine échelonnée sur plusieurs mois. Muni d'un bataillon de huit danseurs issus de formations et de styles différents — de la gogo danseuse aux danseurs contemporains, en passant par la jazz-danse et les artistes circassiens —, il a quadrillé la ville de Toulouse à la recherche de huit lieux urbains spécifiques correspondant au projet artistique qu'il désirait concrétiser à ciel ouvert, au fil des rues et des places, au rythme d'improvisations adaptées à la particularité des espaces publics investis. Ont été ainsi promus au rang éphémère et insolite de « topoï » artistiques générateurs d'imprévu, d'incongru, d'improbable, de perceptions nouvelles et de poésie cachée : la Place Abbal-Reynerie, le quartier Saint-Cyprien, le parvis de la prison Saint-Michel, la Place des Carmes, le rond-point de la Barrière de Paris, la rue Alsace-Lorraine, la Place Arnaud Bernard, le quartier des Arènes…

Grâce au concours de trois professionnels : architecte, sociologue et urbaniste participants à l'aventure, Frédéric Jollivet et son équipe ont découvert un autre visage de la ville de Toulouse, lié aux problématiques concrètes et savamment coordonnées qui régissent la nature des espaces urbains,leurs signalétiques, leurs usages collectifs et individuels, leurs réglementations codifiées, le puzzle des déterminismes spatio-temporels imposés aux utilisateurs du réseau citadin et la forêt des conduites possibles,autorisées, déconseillées, contrôlées, interdites… Une telle connaissance, tout à la fois scientifique et métabolique, a permis aux danseurs de percevoir et de s'approprier autrement le schéma territorial de la ville de Toulouse ; elle a également généré une approche plus socio-dynamique et plus riche de la réalité objective du système de circulation propre aux territoires traversés, hantés.

Artistes d'une transgression poétique et jubilatoire, les danseurs de Frédéric Jollivet ont donc retourné le gant des surfaces, des évidences, des réflexes acquis, et l'espace d'une journée multipliée par huit, se sont abandonnés au vertige artistique du détournement de sens des choses les plus usuelles, brouillant leurs fonctions, faisant vaciller leur identité, leur univocité. Étonné, perturbé, le passant pris à partie a été, lui aussi, invité à considérer les choses autrement, à regarder autrement, à se réinterroger sur ses pratiques urbaines, ses habitudes sociales, relationnelles, symboliques. En fissurant l'écran mental des prescriptions urbaines et en suspendant certains de nos tabous comportementaux, les danseurs de la Cie « Monsieur LINEA » ont laissé s'exprimer, vagabonder, nomadiser leur imaginaire, leur inconscient,leur part d'enfance et une certaine animalité poétique trop souvent refoulée.Pour faire affleurer ou fleurir ces bouffées insolentes de poésie citadine, de magie chorégraphique, il n'a pas été nécessaire, précise Frédéric Jollivet, de forcer la note, le trait, le mouvement, de multiplier performance physique,athlétisme spectaculaire et brio technico-circassien… La ville étant une superbe et vertigineuse machine à fabriquer de l'inattendu, de l'improbable, et à faire perler l'irréel sous la croûte grise des automatismes, les danseurs se sont concentrés sur de « petites choses fort simples », affirme Frédéric Jollivet, entre variations infinitésimales et fantaisies burlesques à la Chaplin ou à la Jacques Tati. Au total, une expérience d'art urbain vivante et inventive, faite d'instants magnifiques brodés sur le fil du rasoir, de trouvailles surréalistes et d'abandons inespérés, d'une délicatesse d'oiseaux grisés d'apesanteur.

                                                                           

André Dupuy - Théâtre de La Digue Toulouse - 2010

 

 

 

 

 

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